Guillaume Couture

1618 – 1701

Fiche sur mesancetres.ca

Un coureur des bois 

Guillaume Couture vint de Rouen en Nouvelle-France aux environs de 1640. Menuisier de son métier, il entre au service des missionnaires Jésuites auxquels il se dévoue corps et âme.

Guillaume Couture est un « coureur des bois » dans le beau sens du mot.

Au lieu d’exploiter les sauvages dans ses intérêts personnels et de les mécontenter contre les autorités de la colonie comme l’ont fait bien d’autres, il était l’un de ces hommes qui furent les guides et les interprètes des missionnaires et des autorités.  C’est le rôle qu’il joua pendant sa jeunesse avant son mariage.   C’est aussi le rôle que les autorités et les missionnaires lui demandèrent à l’occasion de répéter lorsqu’il eut atteint l’âge mûr.  Dès 1641, il connaissait déjà nombre de dialectes indiens.

Guillaume est un héros chrétien avec la pleine signification que comportent ces deux mots.  Sept ans avant son mariage avec Anne Aymard, il était déjà fixé au pays et la relation du père Bressani, nous fait voir quels sentiments animaient leurs actes et de quelle grandeur d’âme ils étaient capables.

« Le 2 août 1642, » dit le père Bressani « les Hurons, avec douze canots reprenaient le chemin de leur pays ramenant avec eux le père Jogues, l’interprète Guillaume Couture et le jeune chirurgien René Goupil qui allait exercer son art auprès des chrétiens.   Les voyageurs avaient laissé les Trois-Rivières depuis deux jours et étaient très probablement arrivés aux îles du lac Saint-Pierre lorsqu’ils furent enveloppés par une bande de quatre-vingt Iroquois qui ont forcé les canots à prendre terre avec une décharge  d’arquebuses… »

« Fiers de leur victoire, les Iroquois commencèrent aussitôt à tourmonter leurs victimes.  Couture, qui dans le combat avait tué un de leurs chefs, fut exposé à toute leur fureur.  Ils luis arrachèrent les ongles, lui broyèrent les doigts avec les dents et lui passèrent une épée à travers la main.  Quelque atroce que fut la douleur, il la supporta avec calme et sang-froid ».

« Guillaume Couture n’avait encore perdu aucun de ses doigts quoiqu’il eut les mains toutes meurtries.  Un sauvage se chargea de réparer cet oubli et lui enleva la moitié de l’index droit.  La douleur fut d’autant plus grande que le sauvage se servit non pas d’un couteau, mais d’un morceau de coquillage. Comme il ne pouvait couper le nerf trop dur et trop glissant, il le lui arracha en tirant avec une telle violence que le bras enfla prodigieusement jusqu’au coude.  La douleur en rejaillit jusqu’au fond de son cœur dit le père Jogues ».

« Pendant sept jours, les prisonniers furent traînés de village en village, ne changeant de lieu que pour trouver des bourreaux plus frais et mieux disposés à continuer l’œuvre de sang.  On leur annonça enfin qu’ils allaient périr par le feu.  Le Père Jogue profita des moment qui lui restaient pour exhorter ses compagnons à persévérer dans leurs bonnes dispositions et à se préparer ainsi à entrer dans une meilleure vie ».

« Cependant un grand conseil fut convoqué et il y fut résolu d’accorder la vie aux Français et à la plus grande partie des Huroons, trois de ceux-ci seulement étant condamnés à mourir.  Guillaume Couture fut donné à une famille sauvage qui l’adopta et le conduisit dans le village le plus éloigné ».

Guillaume Couture fut délivré au bout de quelques années.  Il fut par la suite fréquemment employé dans les négociations avec les Sauvages.  Il se distingua dans toutes les occasions par son intelligence et son courage.  Il s’établit à la Pointe-Lévis et en 1649 il épousa Anne Aymard.  Il fut sénéchal, juge et capitaine de la côte.  Sa descendance est extraordinairement nombreuse.

Peu s’en fallut que Guillaume Couture ne fasse partie des saints Martyrs Canadiens.  Les tortures qu’il avait endurées avec toute la grandeur d’âme et la patience d’un martyr des premiers siècles de l’Église.

Source:  Institut Généalogique Drouin

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