1628 – 1686
Pierre Lorin est l’ancêtre de la presque totalité des Larin, Laurin et Lorrain venus en Amérique au XVIIe siècle. Déjà marié à son arrivée en Nouvelle-France avec Françoise Hulin, sa première épouse, Pierre Lorin n’a pas eu l’occasion de faire officiellement inscrire son lieu de provenance dans un registre de l’état civil ici.
Le surnom de Lachapelle que porte l’ancêtre laisse supposer qu’il puisse être originaire de la seigneurie de Lachapelle-Bellouin, à cinq kilomètres à peine d’Angliers, d’où sont justement partis ses trois cousins pour la nouvelle colonie. Malgré ces incertitudes, on peut supposer que l’ancêtre et son épouse sont arrivés à Québec à l’automne de 1655 soit à bord du Fortune, soit du Colombe-mouillée, en provenance tous les deux de La Rochelle.
Un contrat du notaire Audouart signé le 20 août 1658 révèle que Pierre Lorin est fermier dans la seigneurie de Notre-Dame-des-Anges, en aval de Québec. L’hôpital Saint-Michel-Archange à Beauport occupe aujourd’hui une mince parcelle de cette terre. C’est là que naît le 14 mai 1657 le seul enfant issu du premier mariage, Thierry, appelé Pierre par la suite.
Départ pour Montréal
Au terme de son bail en août 1658, Pierre Lorin, «scieur de long» et sa jeune famille se joignent à une soixantaine de personnes qui, dans trois chaloupes, quittent Québec pour Montréal. Une telle expédition durait à l’époque de quatre à six jours. Françoise décède peu de temps après son arrivée à Ville-Marie.
Pierre ne restera veuf que onze mois et épousera une «recrue de Jeanne Mance», Françoise Saulnier dit Duverdier, une Parisienne de Saint-Germain-des-Prés, qui lui donnera dix enfants. Pierre décède âgé d’environ 57 ans à la fin de l’été 1685. Son acte de décès reste introuvable. Sa veuve se marriera trois autres fois et mourut vers 1710 âgée d’environ 70 ans.
Thierry dit Pierre, le seul enfant du premier lit, épouse Marie Matou en 1670 à Rivière- des-Prairies; elle lui donnera cinq filles et cinq garçons. L’un de ces derniers, un troisième Pierre en trois générations, assure la descendance qui nous intéresse aujourd’hui et ce dans le voisinage de l’Île-Jésus et de la ville de Laval d’aujourd’hui.
Dès la sixième génération, des membres de la famille commencent à s’installer dans l’Est ontarien où les terres se vendent à prix modique. Dès lors, on se marie autant dans l’Ouest québécois que dans l’Est ontarien et jusqu’en Haute-Gatineau. Un autre rameau fleurit dans la région de Détroit. Les Laurin ont été de tous les métiers, de toutes les professions : Camille le psychiatre qui propose la Charte de la langue française, Philippe le notaire conservateur de Jacques-Cartier, Maurice l’avocat de Trois-Rivières. Sans oublier les Lorrain: Narcisse-Zéphirin, le premier évêque de Pembroke, Pierre, l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Roméo, le marchand de Buckingham et ministre des Travaux publics dans les cabinets de Duplessis, Sauvé et Barrette.
Source : Larin, Robert. Un ancêtre loudunais : Pierre Lorin dit La Chapelle dans Mémoires de la Société généalogique canadienne-française, vol. 44, no 2, été 1993. Texte d’Eugène-A. Meunier. Chronique réalisée en collaboration avec la Société de généalogie de l’Outaouais, Inc., parue le 13 avril 1995.
Source: Larin, Robert, un ancêtre loudunais
Voir aussi : Famille souche Laurin, arrondissement St-Laurent