Origine des noms de famille

Comment se fait-il que chacun de nous porte un nom de famille (le patronyme) et un ou plusieurs noms ?  Il n’en a pas toujours été ainsi.

Dans les peuplades primitives, quand on avait un nom, ce nom était unique et il ne se transmettait pas aux enfants.  Sans remonter au déluge, on sait par exemple que Socrate s’appelait Socrate tout court et que Diogène, Diogène.  Tous les Grecs de l’époque ne portaient qu’un seul nom.  Il en était de même chez les Hébreux.  Salomon s’appelait Salomon, il était le fils de David et de Bethsabée.  Il n’y eut jamais de Monsieur et Madame Salomon à l’époque, même si de nos jours, il s’en trouve plusieurs, ce nom étant devenu patronyme.

Les Romains, par contre, possédaient un système de nom extrêmement complexe, comprenant le gentilium, porté par tous les membre de la famille, le praenomen propre à chaque individu et le cognomen, qui devient vite héréditaire et servit à distinguer les différents rameaux d’une même famille.

Le système romain, introduit en Gaule sous la domination impériale, disparut avec les invasions germaniques.  L’on vit alors reparaître l’usage des noms individuels qui, le plus souvent, n’étaient autres que des noms de saints figurant sur le calendrier chrétien.

Toutefois, les confusions étaient fréquentes entre individus.  Pour les éviter, on eut recours aux surnoms : Pépin le Vieux, Robert le Fort… ou encore à un autre procédé qui consistait à accoler au nom de l’individu celui de son père au génitif.  C’est ainsi que jusqu’à la fin du XIIe siècle, on trouve des Joannès Caroli, Petrus Caroli… Devenus doubles, les noms allaient bientôt voir un de leurs éléments se transmettre par voie d’hérédité.

La plupart des noms nouveaux ne sont autres que des sobriquets empruntés soit à la professsion : Lefèvre, Charron, Tisserand… soit à sa qualité physique ou morale prédominantes : Lebon, Lefort, Lebeau, soit à son pays d’origine : Lenormand, Pacard, Lebreton, Lallemend, soit à son lieu d’habitation : Dupont, Dubois, Duval, Duchâteau, soit encore à ses fonctions : Labbé, Sénéchal, Bailly, Chapelain…

Les nobles portaient presque toujours les noms de leur seigneurie : Simon de Montfort, Johan d’Armagnac…

Parfois encore, l’habitude de désigner un individu par son prénom fit que celui-ci devint un nom de famille.

Auteur : Andrée Archambault

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